(Restos) Un brunch à la lueur des bougies | Une Russe à Paris
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jeudi 19 juin 2008

(Restos) Un brunch à la lueur des bougies

Parfois, il faut savoir déchiffrer les recommandations des amis à la manière des annonces des agences immobilières ("appartement adorable au volume original, à rafraîchir" = studio de 20m2 sous le toit à refaire du sol au plafond): c'est ainsi que, dimanche dernier, un "brunch pas cher et sympa dans une ambiance jazzy avec un concert live" s'est transformé en "brunch cheap dans le noir avec musique à la Bob Marley trop forte", ce qui, bien évidemment, cela ne m'a pas empêché de passer un très bon moments avec des amis et de faire quelques découvertes bien sympathiques dans le 11e ( non, hein, je veux dire vraiment sympathiques, pas comme dans l'annonce).

Apparemment, tout le monde a plus ou moins entendu parler du Réservoir. Pourtant, c'est étrange lorsque en arrivant, un à un, tous vos copains vous disent "Je pensais que c'était l'autre Réservoir!" (ça commence bien). En fait, je crois bien qu'il n'existe pas d'autre Réservoir (que celui qui veut se battre contre PagesJaunes et Google se manifeste dans les commentaires de ce post). L'ambiance est certes intéressante mais vous met un peu mal à l'aise: l'endroit est pratiquement plongé dans le noir (étrange pour un brunch), la musique est relativement forte (et pas live - la scène est vide), la déco est... euh... comment dire... originale mais de mauvais goût (un mélange de fauteuils-trônes en velvet rouge avec des fauteuils léopard, et, je crois, des élements de forgerie). L'endroit est vide (il est 11h30) mais on vous dit que tout est réservé (il est 11h30!!): on veut bien vous trouver une table pour quatre mais il faudra la libérer à 14h15. Aucun problème, qui veut passer plus d'une heure et demie dans le noir alors qu'il fait beau ne pleut pas dehors?

La table: c'est self service (ça je le savais) avec une formule unique à 23€. En boissons, nous avons: deux bidons avec un petit robinet en bas, identifiés plus tard comme "café" et "eau bouillante" (+ sachés de thé Lipton, Twinnings Mandarine et Twinnings menthe), ainsi que des dizaines de petits pichets remplis de boisson couleur orange(atre), faite avec du concentré de jus d'orange où l'on a ajouté trop d'eau (mais pas assez pour faire passer l'arrière-goût du concentré). Pour la nourriture, ce sera salade de pâtes, chickens wings (enfin, pas wings, mais les petites pattes, vous voyez), pommes de terre, oeufs brouillés, légumes (bons mais baignants dans l'huile), bacon et petites saucisses, ainsi que des gros dés de saumon (fumé, pensais-je, mais non, le saumon était cru) et, bien évidemment, des viennoiseries (froides). En dessert, on a eu le choix entre brownie, un dessert non-identifié avec une crème au chocolat, pancakes (froids) avec du maple syrup (dans un gros flacon "format Lidl famille nombreuse"), un énorme bol de yaourt qui plus tard sera identifié (mais ce sera trop tard) comme de la crème fraiche 70% de matière grasse. Voilà voilà voilà.

Quant au fameux "concert jazz live", à 13h, un jeune homme aux airs de Bob Marley sort sur la scène gratouiller la guitare (mais on n'entend pas ce qu'il chante, le micro ne marche pas), puis part, puis revient faire encore quelques notes... A 13h15, quand on se dit qu'on ne tient plus et qu'on a trop envie d'aller se promener, le concert n'a toujours pas commencé.

En revanche, en sortant, nous sommes tombés sur un charmant jeune homme qui nous a invités à monter voir les ateliers situés à l'étage - c'était la fête des artisans de la rue ce jour-là. Nous sommes montés et avons découvert des espaces d'atelier fantastiques (avec quelques jolies choses à voir)! En parlant avec une fille qui y fait de la tapisserie, nous avons appris que la rue de la Forge Royale et le 11e arrondissement en général avaient été auparavant des quartiers d'artisans (menuisiers, tapissiers, etc.) qui, devant la montée des prix de l'immobilier, ont dû vendre leurs magasins à des marques de vêtements (entre autres) et ce sont retrouvés coincés dans les étages, sans pignon sur rue. Ils sont pourtant bien là, mais n'ont plus aucun moyen d'attirer des gens qui pourraient apprécier leur travail. Cette fête était donc organisée par la petite association fondée il y a deux ans pour promouvoir le travail des artisans du coin. Si vous y passez (dans le coin), n'hésitez pas à monter, c'est toujours ouvert (l'entrée des ateliers que nous avons visités se trouve juste à gauche du Réservoir, mais il paraît qu'il y en a plein d'autres!).

Une autre découverte, c'est un bar-restaurant (fermé dimanche matin, mais qu'on a bien vu de l'extérieur) qui s'appelle "La machine à écrire" (80, rue de Charonne) - quelques anciennes machines à écrire décorent l'intérieur, et l'ambiance paraît géniale même quand c'est vide (c'est rare). Renseignements pris, ce serait un ancien atelier de machines à écrire devenu un café littéraire, ambiance papier peint créé par deux artistes berlinois et mobilier récup. (voir les avis sur Cityvox). Il paraît qu'ils organisent aussi des expos. Si vous l'avez essayé, dites-moi ce que vous en avez pensé!

Sinon, j'ai trouvé quelques autres bonnes adresses brunch/bar dans le 11 que vous pouvez consulter ici.