(Ciné) Sex and the City, le film et la déception | Une Russe à Paris
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lundi 9 juin 2008

(Ciné) Sex and the City, le film et la déception

Que dire? Comme 99% des filles, j'adore Sex and the City. La série, j'entends - regardée uniquement en anglais (quel snobisme inouï!) et savourée jusqu'à la dernière réplique... Sauf que voilà, j'ai vu le film... et je crois qu'il a réussi à prouver ce que je ne voulais pas admettre: les quatres filles vont vieillir, et viellir mal. Habillées en grandes marques, certes, mais bien seules au milieu de tout ce luxe botoxé où les sentiments paraissent faux et où le vrai amour se trouve dans un grand placard à chaussures sur la 5e avenue.

Il est dur de définir ce qu'on aimait tant chez SATC de son vivant... Il est nettement plus facile de dire ce qu'on n'aime pas dans le film! De façon globale, j'avais l'impression que les scénaristes ont subi une lobotomie, en perdant tout à coup tout leur humour au profit du mélodrame lacrimonieux et pathétique. Car le problème principal, c'est bien ça: "Why all the drama?" Le film reprend ce qu'il y avait de pire dans la sixième saison - larmes, grands déchirements et drames de toute sorte, sans une once d'ironie. Le tout pendant 2h30: le temps m'aurait paru long si je n'étais pas accompagnée d'une amie maîtrisant le grand art du sarcasme. Bien évidemment, je n'ai absolument rien contre les films sur l'amour, l'amitié et divers malheurs qui peuvent arriver à une jeune fille de 40-50 ans. Mais dans ce cas-là, j'attends quand même un minimum de profondeur, alors qu'ici, les caractères sont à peine développés, l'amitié ne se manifeste qu'en hurlements hystériques à la vue des copines, et sa profondeur se mesure parfaitement avec une facture d'un sac Louis Vuitton. Pour justifier devant le public les 87 changements de robe pour Carrie Bradshaw et les 183 produits cités (certains épisodes ont été filmés dans l'unique but de réunir Oscar de la Renta, Dior et Christian Lacroix dans la même phrase), il aurait fallu au moins l'amuser avec du bon vieux SATC pour lequel il est venu...

La bonne chose, c'est que le film est ce que les Américains appellent "closure": cette dernière rencontre que vous devez avoir après une rupture amoureuse, celle qui "clot" une relation et apporte le point final. Sex and the City, le film en fut un pour moi. It really is the end of an era.

Et vous, qu'en avez-vous pensé?



Illustration: David Hughes pour le New Yorker.