La vengeance dans la peau - Paul Greengrass | Une Russe à Paris
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vendredi 14 septembre 2007

La vengeance dans la peau - Paul Greengrass

Alors, je l'avoue tout de suite, comme ça c'est clair: je n'ai pas vu les deux premiers Bournes. Donc point de comparaison possible, vous ne lirez pas sous ma plume (ou doit-on dire "sous mes doigts" aujourd'hui?) des "le premier était meilleur" et autres "c'est le meilleur des trois"...

Ce que je peux dire, c'est que je ne regrette absolument pas de l'avoir vu! Dans ce sens, c'est clairement le "meilleur des trois" (construction logique complexe, mais vous n'avez pas à comprendre).

L'histoire: le pauvre Bourne toujours à la recherche de sa mémoire. La CIA, craignant le scandale, cherche à éliminer ses sources et lui-même... Oui oui, je sais, rien de très très spécial, et en plus, après avoir percé le secret de Bourne, je me souviens parfaitement d'un épisode de X-Files où la même idée avait été exploitée en long et en large. Soit.

Ce qui est génial dans La vengeance dans la peau, c'est la mise en scène (Paul Greengrass). Le film est d'un rythme haletant, les courses-poursuites sont admirablement filmées, les contre-plongées dynamisent les moments plus creux, le mélange des moments de tension extrême et de scènes plus calmes dans les bureaux de la CIA est savamment orchestré. Ah oui, et en plus, on voyage. Moscou, Paris, Madrid, Tanger, Etats-Unis... Je trouve ça extrêmement intéressant leur façon de filmer chaque ville, très différentes. Alors, évidemment, à Paris ils font une prise de vue du ciel sur l'Arc de Triomphe et les Champes, mais à Moscou ils montrent un noeud autoroutier la nuit et des policiers en chapkas... Mais bon, allez, je ne vais pas me plaindre, l'image des russes dans le cinéma américain s'est tout de même considérablement améliorée depuis "From Russia with love"... Finis les gaillards rasés de près au cou de boeuf orné d'une chaîne d'or!

Quant aux acteurs, Matt Damon est parfait pour ce rôle, même si je ne comprendrai jamais les filles qui le trouvent beau. En vieillissant, il commence à avoir le visage bouffi et des yeux tout petits petits (là, il fait de la concurrence à Richard Gere que l'on croyait pourtant hors compet). En plus, au début, il a la paupière inférieure maquillée avec un coup d'eye-liner (léger, mais bon), c'est trop. A part ça, il est super.
Les filles? Pas vraiment de James Bond girl (je trouve que Julia Stiles n'est pas vraiment belle, et en plus là est affublée de vêtements difformes et de mèches claires sur cheveux foncés d'un goût douteux), en revanche, Joan Allen (Pamela Landy, la blonde intelligente de la CIA) est pas mal du tout. Ils lui ont permis de garder quelques rides (mais un front botoxé à mort), ça fait plaisir à voir. Franchement. Pour info (pour ceux qui vont voir le film): elle a 51 ans. Ah, on me dit qu'elle a déjà joué dans La Mort dans la peau, alors bon, vous l'avez certainement déjà vue et ce n'est pas un scoop. Zut!

Faut-il aller le voir? Oui! Un seul conseil: ne vous asseyez pas trop près de l'écran, la caméra est tellement mobile que ça risque de vous donner mal à la tête? Ah oui, et encore: allez-y, parce que le prochain, si jamais il existe, ne sera pas sur les écrans avant dix ans, histoire d'obtenir un "effet de patine" (dixit Matt Damon himself au festival de Deauville).