(Musique) Anywhere I lay my head de Scarlett Johansson | Une Russe à Paris
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mardi 20 mai 2008

(Musique) Anywhere I lay my head de Scarlett Johansson

Aujourd'hui sort le premier album de Scarlett Johansson, "Anywhere I lay my head". Si vous ne le saviez pas, c'est que vous êtes très chanceux car vous avez pu échapper au matraquage médiatique de la presse (féminine, pour l'essentiel), bravo! Maintenant, vous pouvez enfin accéder à mon résumé super-objectif pas matraquant pour un sou. Car - oh sacrilège! - je n'ai pas aimé ce "Anywhere I lay my head". Explications.

A quoi s'attendait-on? Connaissant les rôles de Scarlett Johansson (des films de Sofia Coppola à ceux de Woody Allen), on pensait, à tort, qu'elle partagerait non seulement les goûts cinématographiques de ces réalisateurs, mais aussi leurs goûts musicaux. On voulait donc du lounge à la Lost in translation, on voulait du jazzy à la Woody Allen, on voulait du translucide à la Peter Webber, le tout agrémenté d'un sens de l'humour propre à l'actrice (elle ferait rire Woody Allen) et de sa sensualité qui lui nous sort déjà par les oreilles tant on en parle. Ne me comprenez pas mal, j'adore Scarlett Johansson, je trouve que cette fille a une présence incroyable et qu'en plus elle n'a pas l'air conne, chose rare par les temps qui courent. Mais voilà qu'elle brise tous les espoirs que j'avais placé sur ses frêles épaules (oui, on peut avoir des gros seins et des épaules frêles)!

Qu'a-t-on obtenu? Pour ce premier album, Scarlett Johansson a choisi de reprendre des chansons de Tom Waits. Déjà, pas ma tasse de thé. Bon, après, réflexion, je reprends ce que j'ai dit plus haut sur mon avis super-objectif, il est biaisé comme tous les avis du monde - mais il est trop tard! vous êtes déjà en train de lire cet article... Revenons à nos moutons, donc. Là où Tom Waits n'est que rugissements, passions et sifflements, Scarlett Johansson n'est que murmure, monotonie et effacement. Des compositions, certes, très lounge mais sans cet effet "planant" que l'on en attend d'habitude. Des arrangements, certes, intéressants mais qui partent trop en "recherche musicale" pour qu'on puisse les apprécier pour l'émotion qu'ils suscitent, d'ailleurs, ils n'en suscitent aucune. Aucune, sauf qu'en fait, ces chansons, ça fout le cafard. Vraiment. Ne les écoutez surtout pas sur le chemin du bureau, ça peut tuer une matinée entière!

Et puis, et puis, le plus important dans cet album scarletto-propulsé: la voix. Qu'en est-il de la voix de Scarlett, un brin fêlée, si sensuelle dans ses films ? A ma grande surprise, dans cet album sa voix oscille entre une voix d'homme (mais si, je vous jure) très dure et poitrinée (est-ce vraiment la peine de faire descendre la moitié des chansons jusqu'au mi de la troisème octave (e3)?) Par moment, sa voix sonne différemment, avec un côté Marylin Monroe que l'on connaît, mais alors on distingue à peine les notes qu'elle chante. Avec tout ça, on n'entend pas tellement bien ni les notes ni les paroles, et ne ressent aucune émotion (cette voix totalement inexpressive, serait-ce voulu?)

Verdict: faites-vous une idée en écoutant l'albume ici (cliquez sur "Listen to all" en haut de la tracklist; ça marche mieux sous Internet Explorer), et puis passez votre chemin. Moi, j'attends que Scarlett nous fasse quelque chose d'aussi talentueux que ce Summertime enregistré pour un disque au profit d'un programme d'éducation du philarmonique de Los Angeles (vidéo ci-dessous). En fait, elle a une belle voix et du style, il lui manque juste de trouver le bon producteur...
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