(Photo) My story is tragic but it is important that you listen to it | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

dimanche 24 mai 2009

(Photo) My story is tragic but it is important that you listen to it

Ainsi pourrait-on résumer l'exposition "Open see" de Jim Goldberg, nouveau lauréat de la Fondation Henri Cartier-Bresson pour son projet "The New Europeans", un essai photographique sur les flux migratoires vers l'Europe. Polaroïds, bouts de films, notes, carnets trouvés dans des camps de réfugiés... Jim Goldberg est, depuis longtemps, à la recherche de nouvelles formes narratives pour conter le monde.

Et, pour conter celui des immigrés, réfugiés, étrangers, déplacés, il choisit un langage de bric-à-brac, des photos sur lesquelles les acteurs de ses reportages exposent ensuite leur parcours. Un polaroïd pour résumer une vie, est-ce peu? Est-ce beaucoup trop? Visages raturés, photos des séquelles de tortures, et, pardessus, des mots - en anglais, mais aussi en ukrainien, en kikongo, en bengali, en hindi... qui disent tous le désespoir qui constitue la matrice de la vie de ces millions de gens, partis de leur pays chassés par la guerre, la famine, la pauvreté - ou des millions qui rêvent d'en partir ("I am 17, I want to go to Belgium because I heard it is a beautiful place"). Parfois on ne lit pas, et parfois on s'attarde...

"... The rebels killed my family (my parents, my wife and my 8 children). I was shot so many times I don't know how I survived. I often dream that my family is alive or that I am hunted by armed men. But I always wake up alone and terrified."

Parti des camps de réfugiés en Grèce, Jim Goldberg est allé dans les pays d'origine des migrants. Trafic humain et esclavage sexuel en Ukraïne, conflits au Congo, violences interculturelles en Inde... et la misère partout. Qui sont ces nouveaux Européens? Savent-ils ce qui les attend ici? Savons-nous ce qu'ils ont quitté? Jim Goldberg livre, à travers ce parcours documentaire, une réflexion poignante sur la mondialisation à travers le prisme des questions du racisme, de l’intégration et de la persécution culturelle.
Cliquez sur la photo ci-dessus pour découvrir le parcours de Demba Balde, de Bamako à... Bamako.


En pratique:
Jusqu'au 26 juillet à la Fondation Henri Cartier-Bresson
2 impasse Lebouis
75014 Paris
Du mardi au dimanchede 13h00 à 18h30,  le samedi de 11h00 à 18h45, nocturne le mercredi jusqu’à 20h30.


Illustrations:
1) République démocratique du Congo, 2008
2) Demba's map, République démocratique du Congo, 2008