Je lis rarement les interviews de chanteurs que je ne connais pas - cela ne sert à rien, me dis-je, ce n’est pas l’interview qui me fera découvrir leur musique… Mais l’entretien avec Regina Spektor (dans le Télérama, bien sûr - de la semaine derniere ; j’ai du retard dans ma lecture ET mon écriture, au moins là, je reste cohérente) a attiré mon regard. Russe (ah ?), brune (signe indiscutable de son originalité), habitant à New York (tiens, tiens), pianiste classique ( !!!) mais qui a su s’en détacher ( ouais !) et qui compose et chante au piano ses chansons étranges - il fallait que je voie ça de plus près.
Cela fait une semaine, et je crois bien avoir écouté tous ses albums. J’adore j’adore j’adore les gens qui savent construire leur propre univers et ne s’y sentent pas à l’étroit. J’adore la synthèse qu’elle fait de ses deux univers, russe classique et new-yorkais underground. J’adore certains de ses textes, qui sont en soi de petites nouvelles mises en musique, comme Lady (et, à cet égard, elle me fait penser à l’univers d’Edgar Keret dans Les Méduses) :
Lady sing the blues so well
As if she mean it
As if it's hell down here
In the smoke-filled world
Where the jokes are cold
They don't laugh at jokes
They laugh at tragedies
…
She says, i can sing this song so blue
That you will cry in spite of you
J’adore ses trouvailles, une pensée qui se mord la queue et qui, d’un bond, vous emmène ailleurs.
The porter smiles to me a smile
I've bought
With a couple of gold coins
A sign that I've been caught
(Hotel Song)
Laughing With (clip vidéo)
Son album “Begin To Hope” (dont sont tirées les deux chansons que je viens de citer), et il me fait immanquablement penser à “Me, you and everyone we know » de Miranda July (sur la photo à droite), un film absolument superbe - d’ailleurs, les deux personnages se ressemblent, et je suis persuadée que si Miranda July refait un film, il faut absolument que ce soit Regina Spektor qui en compose la musique.
Du coup, j’ai envie de vous faire un billet sur Miranda July, mais cela m’a déjà pris une semaine pour commencer à écrire sur Regina Spektor, et je me demande si cela ne sera pas plus rapide que vous louiez Me, you and everyone we know en DVD.
Pour ce qui du dernier album de Regina Spektor, Far, qui vient de sortir et qui va bientôt être trop médiatisé pour que vous en fassiez une découverte innocente, est excellent, plus abouti que les précédents, mais où l’on retrouve à la fois la personnalité de la chanteuse et ses inspirations, ou plutôt les échos dont elle se fait miroir, de Philip Glass à Mylène Farmer (dans Machine). Ma préférée, pour l’instant, reste One more time with feeling (cliquez sur la vidéo sur la droite, c’est la chanson interprétée en live au piano).
Pour en savoir plus :
Sur Regina Spektor : l’article dans Télérama ; sa page dans Wikipedia pour les pressés.
Sur Miranda July : www.mirandajuly.com et http://noonebelongsheremorethanyou.com/, le site qu’elle a réalisé pour le lancement de son livre de nouvelles l’année dernière.
jeudi 2 juillet 2009
(Musiques) L'étonnante Regina Spektor, weird & wonderful
2009-07-02T15:33:00+02:00
Une Russe à Paris
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