(Expos) Au vernissage de la FIAC | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

jeudi 23 octobre 2008

(Expos) Au vernissage de la FIAC

Les lowboots, babies et twelve paradent, se croisent, se parent de collants colorés - violets, rouges, jaunes - puis s'arrêtent, prennent la pose et repartent en sautillant. Les robes-pull se cachent sous des petits gilets de vison. Yeux fumés et bouches écarlates, cheveux en l'air contre chignon négligé, les filles se regardent, se visent, s'observent des pieds à la tête avec une fausse indifférence, et leurs lèvres couleur coquelicot font une moue dubitative ("Démodé!") ou se tordent d'un sourire radieux ("Ah, salut, Laurence, toi aussi ici!"). Un défilé de mode? Non non, tout simplement le vernissage de la FIAC, hier soir. Quelle soirée! Car, en plus des oeuvres exposées, on y voyait aussi l'illustration en live des quatre derniers ELLE ainsi que des vingt dernières années de la Revue de Chirurgie Esthétique. Et la comédie humaine s'avère souvent plus intéressante que l'art contemporain...

Et, tout de même, l'art, dans tout ça? Et bien, je vais encore faire ma nunuche "chasse, pêche et tradition", mais à chaque fois que je m'approchais d'un tableau en disant "enfin, ça, c'est vraiment quelque chose de génial!", cela s'avérait être un Picasso ou, "au pire", un Basquiat. Ce qui, j'en conviens, ne s'inscrit pas dans l'art le plus contemporain... De façon générale, je serais prête à payer plus pour les chaussures de certaines des filles vues à l'expo que pour 70% des oeuvres exposées! J'ai tout de même trouvé quelques très belles photos (par exemple, Pierre et Gilles chez Jérôme de Noirmont, ou Marina Abramovic chez BeaumontPublic), dont celle qui illustre ce blog - "Hermitage" de Thomas Struth (galerie Monica de Cardenas) - où les touristes contemplent un tableau de Léonard avec une expressivité dramatique qui tranche avec leur petit côté ploucos; ainsi que "Homme révolutionnaire" de Neshat Shirin.

Parmi les galeries (bien que je n'aie pas tout vu - mais j'y retourne demain), je mentionnerais Van de Weghe (Picasso, Warhol, Basquiat), Galerie 303 (Karen Kilimnik et ses tableaux un peu naïfs qui vous redonnent la joie de vivre ne serait-ce que par le fait qu'ils soient figuratifs), Jérôme de Noirmont (Jean-Pierre Raynaud, Shirin Neshat, Valérie Bélin), et peut-être ShangART, la seule galerie chinoise présente - alors que les artistes chinois explosent sur le marché de l'art mondial.. Parmi les galeries russes, je n'ai pas encore vu Aidan qui expose dans la Cour Carrée; j'ai bien aimé certaines oeuvres chez Marat Guelman qui montre une partie de son projet "Russian Povera".

Au final, je suis retournée à la FIAC de jour: et j'ai été stupéfaite à quel point les mêmes oeuvres pouvaient paraître différente si la lumière changeait... Il y en avait certaines que je n'avais même pas remarquées lors du vernissage! Puis, je suis allée voir la deuxième partie de la FIAC à la Cour Carrée - et je n'y ai trouvé que des bonnes surprises! Le Grand Palais paraissait bien morne face aux création présentées à la Cour Carrée où l'on retrouvait les plus jeunes des créateurs et des galeristes.



Allez, une petite caricature pour la fin (Marie Caulliez pour Télérama):