Décidément, j'ai du mal à rentrer de vacances... A peine rentrée (et ayant épuisé mon lot de plaintes habituelles à propos de Paris, du métro, du temps qu'il fait et de la totale absence de collines toscanes à l'horizon), je me plonge déjà dans les pensées de mon futur voyage. Voyage, grand mot - ce sera un week-end à Vienne, où je n'ai encore jamais été.
Ah, Vienne... C'est dans le livre de David Weiss sur Mozart (Sacred and Profane - malheureusement non traduit en français, mais disponible sur Internet en russe - "Возвышенное и Земное" pour les intéressés) que son existence a pris corps pour moi: depuis, le château du comte Colloredo, le palais de Marie-Thérèse dont les genoux potelés avaient, un jour, accueilli le petit Mozart déjà génial (cet épisode m'avait particulièrement marquée); les théâtres; la maison qu'il loua pour vivre avec Constance, puis toutes les autres jusqu'à celle ou il est mort - tout ça avait commencé à exister pour moi! Je lisais, les yeux brûlants, se roman historique passionnant (et imprécis - mais qu'est-ce qu'on s'en fiche à cet âge-là!): je comptais le nombre de chambres contenu dans chacune de ses résidences, m'imaginant sa femme dans une robe à froufrous bleus se promener dans le salon et lui, courbé au-dessus d'une petite table, éclairé d'une lumière dansante de la bougie, en train de noter - à l'encre (avec un vrai encrier - important, pas de gomme! moi qui venais de commencer la composition, j'étais ébahie!) - les notes de la sonate que j'étais justement en train d'apprendre. Quelle lecture fantastique pour enflammer l'imagination enfantine... jamais je n'aurais été capable de concevoir Mozart comme un vrai personnage si je n'avais pas lu ce livre. Et jamais Vienne n'aurait un mot aussi magique! Quel âge j'avais... peut-être dix ans? onze? Je venais à peine de fermer le livre, les yeux en larmes, que ma mère, rentrée du travail, sonna à la porte. "Que s'est-il passé?" - me demanda-t-elle, pâle d'effroi en voyant mon visage bouffi. "Mozart est mort", dis-je avec tout le sérieux d'un enfant qui vient de comprendre ce que la mort peut vouloir dire. Ma mère a bien rigolé, touchée, et moi j'aime Mozart aujourd'hui encore.
Souvent, je m'imaginais que des inventeurs avaient enfin trouvé comment fabriquer une machine à remonter le temps... machine que j'utiliserais pour aller dans le 18e siècle récupérer Mozart, l'amener dans notre époque et lui faire écouter toute l'histoire de la musique depuis... sa mort. J'étais toujours particulièrement curieuse de savoir deux choses: est-ce que Mozart aimerait les sonates de Prokofiev? Et comment lui expliquerai-je l'électricité? (je n'ai jamais été forte en physique). Probablement, cela n'arrivera que dans mes rêves, cette rencontre avec Mozart.
Et puis finalement, si, je vais le retrouver - mais pas dans le temps. Dans l'espace.
Je vais à Vienne!
PS je me rends compte qu'un post d'une russe à Paris sur Vienne, ça doit être catastrophique pour le référencement de ce blog... Et puis tant pis - et quoi encore, je devrais me faire dicter par Google quoi écrire?!
mercredi 27 août 2008
(Voyages) Vienne, le voyage imaginaire... Mozart
(Voyages) Vienne, le voyage imaginaire... Mozart
2008-08-27T23:40:00+02:00
Une Russe à Paris
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