Les Promesses de l'ombre de David Cronenberg | Une Russe à Paris
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vendredi 16 novembre 2007

Les Promesses de l'ombre de David Cronenberg

Ah, enfin enfin! Je l'ai vu! Je ne sais pas pourquoi, mais j'attendais avec impatience la sortie de ce film. J'ai une idée quand même: c'est parce que j'adore Viggo Mortensen (depuis que je l'ai vu dans After the wedding). Et c'est peut-être grâce à lui que j'ai tellement aimé Les promesses de l'ombre.

J'avais déjà parlé de l'histoire ici, j'y ajouterai une seule chose: le scénario de Steve Knight est un roman, car jamais je n'imaginerais qu'une si belle histoire puisse se produire en réalité, dans le milieu de la mafia russe. C'est un point de départ important, car, à partir de là, je n'accepte pas les critiques "c'est trop romanesque! C'est pas crédible!" Je prends Les promesses de l'ombre plus comme une fable universelle sur la nature de l'homme. C'est étrange de le dire (car je m'attendais vraiment à un film sur la mafia russe très informatif), mais au bout du compte, on s'en fout que ce soit des russes, car ce n'est qu'un décor. Ce qui importe, ce sont les caractères, les élans, les motivations inconscientes qui les meuvent... et là, Cronenberg excelle!

Les caractères, justement. Non, après mûre réflexion, la plupart ne sont pas crédibles (Vincent Cassel un brin caricatural, Naomi Watts un brin Mère Thérésa, Viggo Mortensen en James Bond puissance 10), et en même temps on se prend au jeu car ils exploitent des stéréotypes (au bon sens du terme) de caractère littéraire qui marchent encore. A ce sens, ce film a un insaisissable caractère russe, dans ce qu'il a d'exagéré (la noirceur y est à son comble, et la candeur, purissime), de passionné, d'inexpliqué (mais pourquoi, pourquoi font-ils ces choses-là??)...

Et enfin, il y a Mortensen, magnétique. Je crois que si ce n'était pas lui, je me serais ennuyée, ou me serais laissée énerver par leur accent horrible en russe, ou... Mais non, Viggo Mortensen, tel un aimant, attirait vers lui toutes les pièces détachées dont ce film est fait, et leur donnait de la consistance, de la cohérence, - bref, une réalité. Oui, Mortensen est bien trop beau et distingué pour être russe. Il a cet aura d'un sauveur du monde à la Tolkien; des gestes et des mimiques d'un lord anglais, et des costumes qui auraient bien pu être empruntés à ce dernier. Comment il ne se fait pas démasquer avec tout ça, on ne sait pas. Un grand rôle pour un très grand acteur.

J'ai vu le film en un souffle. A voir absolument. La seule condition: jouer le jeu. Ne vous attendez pas à un documentaire sur la mafia russe. Non. On vous raconte une histoire: laissez-vous faire.