(Cine) Be happy de Mike Leigh: on rit jaune! | Une Russe à Paris
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lundi 1 septembre 2008

(Cine) Be happy de Mike Leigh: on rit jaune!

Parfois, je fais des erreurs cinématographiques. Généralement, il s'agit de deux catégories de films: des films que j'espère beaux et qui se révèlent chiants et longs (souvent des films asiatiques mineurs), et des comédies que j'espère des "Miss Sunshine"-bis et qui se révèlent lourdes et pas drôles (aka "Smiley Face"). "Be Happy" appartient à la deuxième catégorie. J'ai succombé au gentil matraquage publicitaire de la rentrée et - alors que j'avais juré de ne plus jamais le faire! - me suis fiée à une critique du Télérama (pour rappel, ce que j'avais juré c'est de ne jamais me fier aux critiques Télérama en ce qui concerne les comédies, je trouve qu'ils ont vraiment un sens de l'humour très étrange). Ma déception est d'autant plus grande que ce film m'a fait perdre deux heures très précieuses dans le branle-bas de la rentrée.

L'histoire: Poppy, trentenaire fofolle, est instit' à la maternelle dans une petite ville anglaise non identifiée où les distractions sont rares. Elle vit depuis dix ans en colocation avec une autre instit' de son école, prend des leçons de conduite, fait du trampoline et du flamenco. Elle n'a pas de copain, mais, en aidant un petit garçon de sa classe, elle rencontre un médiateur social au physique de viking et au menton de Cartapus avec qui tout va très bien. Autant vous dire que les ressorts dramatiques n'ont pas été la préoccupation majeure des scénaristes de "Be Happy". L'histoire est plutôt un patchwork de sketches avec la participation de Poppy, plus qu'une vraie histoire.

--bande-annonce'--


--bande-annonce--

Sally Hawkins mérite son Ours d'Argent (tiens, d'ailleurs, il faut que j'arrête de me fier aux prix des festivals aussi), car ce film (assez lourd) repose entièrement sur ses épaules. Elle est de tous les plans avec ses mimiques et onomatopées qui feraient pâlir d'envie Peter MacNicol d'Ally MacBeal. Elle vire constamment dans le suraigu (il faut aimer), tout la fait rigoler... Juste à l'instant, je viens de penser - peut-être je n'ai pas aimé le film car on dit, en russe, que "le rire sans raison est signe de bêtise" (смех без причины...)? Pendant tout le film, la question que je me posais était "Mais pourquoi? Pourquoi elle rigole?" Alors, les abonnés Paulo Coehlo vous diront que c'est parce qu'elle est heureuse, et puis "Don't worry, be happy", quoi! Mais nan, je dois être trop cérébrale. D'ailleurs, un des spectateurs fans du film a publié ceci comme commentaire sur Allocine: "Cette fille donne le sourire, un peu comme Bridget Jones, mais en moins cérébrale". Je n'aurais jamais pensé que Bridget Jones était cérébrale, mais je mesure mieux maintenant l'étendu du fossé qui me sépare de Poppy.

Faut-il aller voir ce film? Regardez bien la bande-annonce. Regardez aussi l'extrait de son cours de conduite. Si cela vous enchante, allez-y. Si cela vous laisse dubitatif, passez votre chemin: cela ne va qu'empirer! Le bonheur de Poppy est lourd à porter.