(Restos) Toujours imité, jamais égalé... | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

jeudi 4 décembre 2008

(Restos) Toujours imité, jamais égalé...

Ah, les pluies arrivent, et on a envie à la fois d'un bon plat un brin lourd, d'un peu de chaleur et... d'une réminiscence de l'été. Bingo! Le falafel! Et - comme vous le savez peut-être - il y a une maison à Paris où il faut avoir goûté le falafel, c'est... roulement de tambours... l'As du Fallafel ("toujours imité, jamais égalé", comme l'indique judicieusement la devanture, depuis 1979).

Au coeur du Marais, rue des Rosiers, l'été comme l'hiver, l'As du Fallafel reste l'épicentre de l'émeute des parisiens affamés et des touristes en mal d'exotisme: la queue, vous la voyez et l'entendez de loin. Au premier regard, on pourrait laisser tomber tant sont nombreux les amateurs des petites boulettes de pois chiches et autres délices moyen-orientaux. Mais la queue avance vite et, cinq minutes plus tard, vous êtes à l'intérieur!

Le secret, c'est ce service ultra-rapide - ça court, ça crie, ça jette les cartes sur les tables, vite, vite, vite! Et puis finalement, on s'y sent bien: beaucoup viennent avec des enfants, des copains... et cette ambiance décontractée n'est pas sans rappeler certains cafés de Tel-Aviv. Ce n'est certes pas un endroit pour un rendez-vous galant, mais idéal pour une pause rapide après une promenade dans le quartier, ou après une expo. A côté de notre table, deux japonaises se tiennent toutes droites sur leurs chaises, ne sachant où poser leur petits sacs à main dernier cri. Intriguées, elles pignochent dans leur pita-falafel avec une fourchette (mais quelle idée!), et, l'air suspect, relisent leur guide de Paris en japonais. En effet, l'As du falafel figure dans plusieurs guides du Soleil Levant et les Japonais affluent par petits groupes pour se retrouver, à leur grande surprise (ce sont en général des Japonais ultra-branchés), dans une antre chaude sentant l'huile de friture, le schawarma et les pois chiches. Un vrai choc des cultures! Cela ne fait qu'amuser les habitués, qui ne réagissent plus au bruit ambiant: finalement, nous ne sommes là que pour une seule chose: la nourriture!

Le grand classique, c'est la pita-falafel (ou pita-schawarma-falafel) - à déguster avec les doigts, accompagnée d'une citronnade maison (délicieuse), d'un jus de carottes fraichement pressé ou d'un lait au sirop d'orgeat. Mais il y a aussi les "assiettes" (globalement, c'est le contenu de la pita qui est - un peu plus - joliment disposé sur une vraie assiette) - pour ceux qui réchignent à enfoncer leur dents dans une pita dégoulinante de sauce (qui se marie à merveille avec les ingrédients - le falafel, bien sûr, mais aussi des légumes, des choux, de la salade, des tomates...). Un vrai repas d'ogre qui pourrait décomplexer les bouches les plus fines!

En pratique: ça marche aussi en vente à emporter (il y a deux queues distinctes; on vous donnera un ticket avec un numéro et on vous appellera). Pour une queue de dix-quinze personnes, prévoyez dix minutes d'attente.

L'As du Fallafel
32 rue des Rosiers
75004 Paris