(Photo) Lomo, le parfait imparfait, ou "C'est moi qui l'ai fait!" | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

mercredi 10 décembre 2008

(Photo) Lomo, le parfait imparfait, ou "C'est moi qui l'ai fait!"

Le mois de la photo vient de se terminer, et je n'ai bien évidemment rien vu, occupée comme je suis! Alors... alors je me suis enfin décidée - non, non pas de sortir de chez moi pour me traîner à une expo - mais de vous parler de mes essais lomographiques.

A l'origine, le Lomo est un appareil photo de piètre qualité fabriqué par LOMO à Leningrad (LOMO est une abbréviation du Cosortium optico-mécanique de Leningrad - ce sont des génies du marketing, là-bas!). En 1991, deux étudiants autrichiens, Matthias Fiegl et Wolfgang Stranzinger, se baladent au marché à puces de Prague et tombent sur un Lomo LC-A. Ils l'utilisent pour faire des photos de leurs soirées - vous voyez, le genre de photos que nous avons tous faites, mal cadrées, mal éclairées mais... totalement délirantes. Matthias et Wolfgand exposent donc leurs chefs-d'oeuvre dans leur appartement. Les copains adorent... et le concept est né. Mais, en 1991, on ne badine plus avec la production en URSS: la production des Lomo est arrêtée. Les deux étudiants n'en démordent pas, et, un an plus tard, persuadent le directeur de redémarrer la production des Lomo dont ils seront désormais les distributeurs mondiaux. Depuis, les Lomo sont fabriqués en Chine... mais le concept est resté d'origine.

Le concept justement: laisser faire le hasard et oublier les règles! Il s'agit de négliger toutes les règles de l'art photographique (ou, du moins, ne pas y penser à chaque instant) pour privilégier la spontanéité. Le résultat? Des clichés dont se dégage souvent la force d'un instant, la chaleur d'une ambiance, la personnalité d'un portrait...



Les photos prises avec un Lomo (dont il existe aujourd'hui des dizaines de versions l'une plus loufoque que l'autre) ont un rendu très particulier: comme je disais plus haut, ce sont des appareils-photo qui ont une très mauvaise optique, ce qui rend chaque cliché unique. Pour paraphraser Tolstoï, tous les bons appareils se ressemblent, tous les mauvais appareils le sont chacun à sa façon. Cette mauvaise optique produit souvent des défauts qui rendent les photos très intéressantes: des couleurs très saturées (i.e. plus que "vives" - pour ceux qui ne maîtrisent pas le jargon photographique) voire complètement fausses, et le vignetage (lorsque les bords de la photo sont plus foncés que le centre).

Les quatre photos que vous voyez ont été faites par mes blanches mains avec un Lomo d'emprunt (très bonne idée, d'ailleurs, de l'emprunter à un copain histoire de voir si ça vous plait. Après, le problème, c'est que ça plait, et qu'il faut acheter). En haut, le petit terrier écossais en promenade entre Opéra Garnier et place Vendôme (ça se voit vachement sur la photo, je sais). Puis, une installation dont je vous avais déjà parlé ici - "Dehors - dedans fluorescent" de Jean-Claude Le Gouic. Ce sont des espèces de fils un peu mous qui permettent de rentrer à l'intérieur du cube (--> vous êtes à l'intérieur d'une oeuvre d'art). Les enfants avaient tout de suite adopté le principe! J'adore le côté suranné des photos, le Lomo donne exactement le même grain que l'on peut observer sur des photos publiées dans des magazines des années 1970. Fantastique!



Et enfin un essai sur des feuilles rouges - comme vous voyez, les couleurs virent vers un rose fuschia bien clinquant, j'adore! Et bientôt, une petite photo prise chez Toraya (billet à suivre).

En savoir plus:

Voir les dix commandements du lomographe ici.
Voir le groupe consacré au Lomo sur Flickr.
Voir quelques photos prises avec le Holga (moyen format, donc des photos carrées) ici.
Voir ici comment obtenir un "effet Lomo" à partir de clichés numériques faits avec un appareil photo normal.