(Ciné) Mes plus belles années de Reshef Levy | Une Russe à Paris
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mardi 23 décembre 2008

(Ciné) Mes plus belles années de Reshef Levy

Mes plus belles années, le premier film de Reshef Levi, n'est certes pas une surprise, mais un des films qui m'ont le plus touché cette année. Dernier accord de l'année 2008, Mes plus belles années est un film à voir absolument, sans tarder!

A certains égards, cette chronique de la vie d'une famille israélienne dans les années 80 rappelle Le premier jour du reste de ma vie dont je vous ai parlé il y a quelques mois. Deux frères jumeaux, une jeune fille, l'école, la guerre, l'amour... tout cela sonne comme un bon vieux film soviétique! Et pourtant, Mes plus belles années raconte une histoire dont on ne se lasse pas: celle d'une famille dans laquelle chacun reconnaît la sienne... Les vieilles rancunes, les amours ados, les soirées entre copains et les repas en famille, ces derniers moments dont vous vous souvenez avant que vous ne deveniez adulte et que cette famille n'éclate en unités isolées de "mes parents", "mon frère" ou "ma soeur".

Il est intéressant à noter que ce plus grand succès du box-office israélien de l'année est un tout premier essai cinématographique de Reshef Levi, scénariste et créateur de pièces de théâtre de 36 ans. Il est probable que ce succès soit dû à la fois à la spontanéïté d'un premier film, mais aussi aux années de réflexion sur ce film où certains personnages sont inspirés des membres de la famille du réalisateur. Parmi eux, le père, amateur de cactus excentrique et chef de famille intransigeant, celui qui sait faire marcher sa voiture avec du whisky et incite ses fils à ne jamais abandonner leurs rêves. La mère, une boule d'émotions, partiale et attachante... Les histoires de famille se mêlent aux premiers événements qui bousculent la vie d'Erez (Michael Moshonov, vu dans Tehilim).

--bande-annonce--


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Reshef Levi évoque le éveil douloureux au moment de la guerre du Liban qui fait irruption dans les familles auparavant protégées par une bulle. "Nous vivions dans une bulle, en province, à Kefar Sava, finalement très loin de la grande Tel Aviv. Tout au long de l'été, la télévision diffusait les mêmes programmes pour enfants, dont Lost islands [le titre anglais du film], une série au sujet de cinq enfants bloqués sur une île où le temps semblait s'être arrêté." Les îles perdues, cela aurait été un joli titre pour ce film ("Mes plus belles années, cela prête tellement à confusion avec Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana et avec Nos plus belles années de Sydney Pollac!!)

Caractéristique des films israéliens des dernières années, la qualité de la distribution: même les seconds personnages sont parfaitement crédibles et développés tant par le scénario que par le jeu des des acteurs. On notera Orly Silbersatz Banai dans le rôle de Simha, et Yuval Schar dans le rôle de Neta (je trouve qu'il y a toujours une force incroyable qui se dégage chez les actrices israéliennes, au-delà de la beauté, elles ont souvent une présence qui envahit l'écran).

Au final, une histoire, servie par des acteurs formidables, mêlant les rires et les larmes sans jamais tomber dans la caricature du mélodrame cucul la praline.