(Voyages) Vienne, beauté et déception | Une Russe à Paris
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mardi 21 octobre 2008

(Voyages) Vienne, beauté et déception

Après le voyage imaginaire à Vienne, voici enfin le voyage réel! Bien loin des attentes poétiques, et des attentes tout court. Une ville splendide, mais qui m'a paru froide, distante, inaccessible aux simples touristes que nous étions - une ville qui n'a point besoin de vous et que vous soupçonnez de manquer d'âme. Vienne vous offre pourtant si généreusement quelques instants magiques, dans cette lumière entre chien et loup qui lui sied si bien, lorsque le ciel pâlit et que les lumières jaunes illuminent les fenêtres des immeubles, en faisant penser à l'approche de Noël. Un dîner au Kunsthistorischen museum, au milieu des tableaux. Une journée pluvieuse qui chassa les touristes. Un voyage à Baden simple comme l'augure d'un bonheur proche. Et pourtant. Et pourtant, vous sentez qu'elle n'est pas faite pour vous, cette ville si parfaite que même les rues léchées à la perfection de la Suisse romande se damneraient pour avoir ce plus-que-parfait. Trop parfaite? On demande trop?

Peut-être fallait-il abandonner le centre-ville, qui sonne faux comme un Disneyland baroque déserté par ses habitants et laissé à l'abandon des touristes et de ceux qui font des affaires sur leur dos (si on me montre encore un Mozartkugeln...), l'abandonner et aller plus loin? Mais comment faire? Et Albertina, avec la sublime expo Van Gogh? Et les fontaines? Et les cafés? Et les musées? Comment oser faire fi des guides touristiques pour s'échapper dans le "vrai" Vienne, pour peu qu'il existe ailleurs que dans notre imagination? Entre le Wiener Staatsoper et la fenêtre du taxi attendant ses passagers, la musique bat-elle encore au coeur de la ville? Comment savoir? A qui demander?



Au final, un très beau voyage "de tête", mais... on admire Vienne, et on rêve de Prague, de Saint-Pétersbourg auxquels elle ressemble tellement (ou qui lui ressemblent tellement, on aimerait tellement éviter les querelles de l'oeuf ou la poule). Loin des yeux, loin du coeur. Restent les photos, où Vienne transparaît comme si de rien n'était, comme si on ne venait pas tout juste de pénétrer sa beauté, de fouler ses rues, de goûter à ses pâtisseries. Toujours inconnue. Un vrai mystère - ou une coquille vide?