(Voyages) De la nécessité des guides touristiques | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

lundi 8 septembre 2008

(Voyages) De la nécessité des guides touristiques

Je me disais que cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de Vienne (un sujet totalement hors propos vu 1) le thème de ce blog et 2) que je ne suis jamais allée à Vienne). Ayant largement exploré le hors propos numéro un ici, je m'attaque donc au second: comment s'équiper lorsqu'on va dans un endroit inconnu? Et par endroit inconnu je n'entends pas "île mystérieuse" mais "capitale européenne avec trop de touristes et trop de choses à voir". Bref: comment choisir son guide?

Je prends l'exemple de Vienne (puisque ça me chante de parler de Vienne - après tout, c'est mon blog!), mais c'est un cas largement applicable à n'importe quelle autre grande ville où tout Parisien qui se respecte se doit de partir en week-end pour échapper à la folie de Paris (week-end qu'il passera à comparer la ville découverte à Paris, toujours à l'avantage de celle-ci).

Vous connaissez le problème avec les guides: d'abord, il y en a trop (à peu près 11 sur Vienne qui sont actuels, sans compter les "Vienne insolite", "Vienne hors des sentiers battus" et autres attrape-nigauds). Puis, on y retrouve souvent les mêmes adresses, en se rendant auxquelles on retrouve toujours les mêmes têtes (essentiellement des Parisiens, mais aussi des provinciaux, et en plus on ne sait pas lesquels sont les pires), et pas d'autochtones (on les comprend: il y a trop de Parisiens et les prix sont trop élevés - et ben que pensaient-ils, c'est pour ça qu'on fuyait Paris). Enfin, c'est aussi la description et les conseils sur les lieux à visiter: par exemple, le Cartoville Gallimard met une étoile pour tous les lieux à visiter, alors que la Guide du Routard passe souvent à côté des merveilles; le "Grand week-end à Vienne" de Hachette montre des photos (ce qui permet au moins de savoir à quoi s'attendre), mais passe parfois plus de temps à décrire le café du musée que le musée lui-même, sans parler de la rubrique "Boutiques" qui occupe la moitié du guide.

Je suis d'une humeur structurée aujourd'hui, aussi j'adresserai chacun des problèmes à son tour. Tout d'abord, la quantité des guides sur le marché, qui provoque deux sous-problèmes (vous sentez le plan "deux parties - deux sous-parties?" Oui oui, Sciences Po): c'est trop cher de les acheter tous et on n'a pas le temps de les lire de toute façon. Ma parade, c'est de faire un raid sur la bibliothèque municipale d'à côté, prendre tous les guides sur Vienne qui sont en leur possession et réserver les manquants. De cette façon-là, vous obtiendrez une image à peu près fidèle du marché des guides, et vous vous rendrez tout de suite compte que vous ne pouvez pas blairer une bonne partie d'entre eux, en réduisant d'autant le temps de lecture nécessaire. Ensuite, soupesez ceux dont la police et les photos vous ont plu. Le plus lourd sera à lire avant le départ (ne comptez pas le lire sur place, vous savez très bien que vous vous endormirez comme une masse le soir à l'hôtel), le plus petit, à prendre en voyage. Je cherche encore le "grand guide volumineux à lire", mais j'ai d'ores et déjà donné mon cœur au Cartoville pour mes déplacements à Vienne.

Le deuxième problème: les adresses. Dites-vous tout de suite qu'il faudra faire au moins un ou deux must-see (ce café super-historique où ils font la VRAIE SacherTorte). Ensuite, faites jouer le réseau! Mettez votre requête dans votre statut sur Facebook ("cherche des adresses sympa à Vienne"). Pour ceux qui y sont inscrits, utilisez ASmallWorld (forum "Travel") - mais soyez très précis dans votre demande et décrivez exactement ce que vous aimez et à peu près votre budget (qui ne doit pas être miséreux, c'est quand même un site de nantis!).

Les visites. Je comprends tout à fait que ceux qui font les guides (quel métier, en passant! si quelqu'un a un tuyau...) ne peuvent pas savoir que j'adore la musique et n'aime pas les français en vacances. Pour une raison que j'ignore, ils partent tous du postulat inverse. Il est vrai que, depuis le début du XIXe siècle, ce sont les guides qui façonnent les flux touristiques (cela a commencé avec Thomas Cook qui organisait les voyages pour les pèlerins). Tout ça pour dire que tous les musées de musique de Vienne ne bénéficient que de descriptions sommaires voire inexistantes, sans parler de nombreux endroits liés aux musiciens célèbres et dont on ne nous parle même pas. Bon, pour la musique je me dis que je peux peut-être essayer le Vienne, une histoire musicale, mais ça a l'air un peu aride... Je cherche encore!
Dans les visites, il y a aussi un grand inconnu: ce sont les guides MP3 - oui oui, ceux qui vous téléchargez dans votre lecteur et que vous écoutez en vous baladant. Je pense que ce n'est adapté que si vous voyagez seul (par exemple, vous êtes en voyage d'affaires et n'avez que quelques heures pour visiter), mais pourquoi pas! Je n'en ai trouvé que deux en français: Your Friend et PocketVox - j'ai écouté des petits morceaux, mais ne les ai vraiment pas trouvés convaincants (et en plus, c'est archi cher)! Tout d'abord, ce n'est qu'un texte lu par une lectrice et, toute personne ayant déjà écouté un exposé à l'école ou à la fac sait qu'un exposé lu est chiant. Quant à la qualité du texte, cela m'a l'air d'être vraiment le texte repris d'un guide. J'aurais adhéré à l'idée d'un guide MP3 si c'était raconté (raconté! et pas lu) par une personnalité charismatique et connaisseuse (par exemple, j'adorerais visiter l'Italie baroque avec Pierre Léglise-Costa) qui serait justement un bon moyen pour faire des guides "de niche" (e.g. la musique à Vienne). Mais non, pour l'instant, pour les guides MP3, il est urgent d'attendre.


Et vous, comment choisissez-vous un guide?