Faut que ça danse! de Noémie Lvovsky | Une Russe à Paris
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mardi 27 novembre 2007

Faut que ça danse! de Noémie Lvovsky

Décidément, c’est le grand retour de Jean-Pierre Marielle. A l’affiche de Faut que ça danse ! depuis deux semaines, il est également le protagoniste de Ce que mes yeux ont vu (sortie mercredi 28 novembre)… Il a fait la une du Télérama il y a deux semaines… Et moi, je découvre tout juste cet acteur. Évidemment, je n’étais pas là pour voir ses grands rôles dans les années 1970… J’ai donc commencé par Faut que ça danse !

L'histoire. Salomon (Marielle), un vieux monsieur en pleine forme (ou, plutôt, comme il se décrit lui-même dans une annonce, « homme jeune » - « Je ne suis plus un jeune homme, mais un homme jeune »), cherche une dame de cœur à travers les annonces, fait des claquettes, profite de la vie, s’indigne contre le culte de jeunesse de notre société, dépense méthodiquement sa pension d’orphelin de la déportation au casino… Oh oui, Salomon est un personnage. Sa femme, un peu folle, vit seule, aime bien appeler les pompiers à tout bout de champ, réagit à contretemps, et s’attache à Monsieur Mootoosamy, son aide-soignant (le très pittoresque Bakary Sangare). Leur fille Sarah (Valeria Bruni-Tedeschi), 41 ans, mariée à François (Arié Elmaleh, excellent en dresseur de souris au grand cœur), tente de rester sereine face à ces géniteurs haut en couleurs, et affronte un événement très inattendu… Bref, tout ce petit manège semble plutôt traditionnel, assez franchouillard, un brin mélodramatique…

Et non, trois fois non ! C’est justement là que réside la force de Noémie Lvovsky : partant d’un cocktail à forte connotation mélodramatique (la mort, la naissance, la vieillesse, l’argent, l’histoire…), elle fait, dès le début, un virage blieresque (à la Bertrand Blier, j’entends). Cette solution de 20% de Blier dans 100% de Noémie Lvovsky fait un grand bien au film et aux spectateurs. Les personnages ont l’air normaux, ils font des gestes banals, prononcent des phrases tout à fait conventionnelles, et paf ! tout à coup, un mouvement absurde, un coup de tête, un mot… et on sombre dans une folie douce et gaie dont on ne s’aperçoit qu’au prochain « retour » à la normalité. Ce va-et-vient est orchestré avec maestria et constitue, pour moi, l’intérêt principal du film, avec la participation de Marielle, bien évidemment.

Verdict : à voir au cinéma si vous avez le temps, ou en VoD (probablement le film sera en exclu chez http://www.universcine.com/ ), ou, pour les patients, en DVD. Il y a un petit peu trop de sang (toujours au second degré, mais faut-il encore pouvoir le supporter), mais sinon, il n’y a aucune contre-indication pour que vous y alliez avec vos parents. Perso, j'en manque des films comme ça!