(Ciné) Quantum of Solace, ou un quantum de consolation | Une Russe à Paris
Une Russe à Paris

mercredi 5 novembre 2008

(Ciné) Quantum of Solace, ou un quantum de consolation

James Bond est LE projet marketing pour lequel je succombe systématiquement... depuis quelques années. C'est-à-dire, depuis Casino Royale. Ca, c'était vraiment un super film... Aussi, vous comprendrez que je ne pouvais pas ne pas voir Quantum of Solace. Après ce prélude qui frôle les frontières de la logique humaine, je vous explique le pourquoi du comment: il y a comme une nette coupure entre les james bond d'avant et après Casino Royale. En fait, je ne suis pas certaine d'aimer les James Bond (si j'en regarde, en général j'éteins une demi-heure avant la fin). J'aime juste Casino Royale. Et en plus, je n'aime pas Daniel Craig (il a trop une tête de kgbiste bodybuildé). Mais alors, pourquoi, pourquoi on y retourne?

Vous avez deviné la suite: c'est bien la question que je me pose. Le nouveau James Bond tient en haleine pendant toute sa durée. Lorsque vous en sortez, vous êtes enchanté... et puis le lendemain, il faut écrire une critique, et dire pourquoi vous l'avez aimé. Et vous êtes à court d'arguments, à part que vous avez quand même passé une bonne soirée. Un scénario haletant mais plutôt mince (bien que la thématique ferait très plaisir à Bertrand Badie - je parle de la matière première pour laquelle les méchants se battent avec les gentils... BB disait toujours pendant ses cours d'Espace Mondial à Sciences Po: "la plupart des guerres à venir se feront à cause de XX" (j'ai pas envie de vous mettre des spoilers et de vous gâcher le suspense des cours de Bertrand Badie - donc, mystère et boule de gomme de rigueur).

Un Daniel Craig expressif mais dont on se rend compte que son costume impeccable (Tom Ford cette année) exprime bien plus que son visage. D'ailleurs, je pourrais le regarder pendant des heures marcher dans son costume. Une James Bond girl dont tout le monde (i.e. le dernier Elle) nous a dit à quel point elle était jolie et qui, au final, ne vaut pas la fêlure d'Eva Green dans l'épisode précédent. Un méchant au regard fou plutôt bien en commercial aux allures géopolitiques - sans plus, mais comme on aime bien Amalric et qu'il est français, ça se regarde. Des scènes d'action impressionnantes mais qu'on a du mal à suivre tellement le montage est épileptique (j'aurais bien aimé voir ce Pallio de Sienne en entier...) - d'autant plus qu'elles rappellent immanquablement celle de La vengeance dans la peau de Greengrass (mais si, les Jason Bourne). Des paysages fantastiques, comme toujours (c'est inratable). Des innovations technologiques, bien sûr (trop cool la table tactile en guise d'écran). De l'humour, beaucoup moins (quelques répliques très réussies, tout de même). De romance, point. Elle est dans Casino Royale, et tout Quantum of Solace n'en est qu'un long deuil. Ah oui, et puis, les gadgets, j'avais oublié les gadgets. Y en a plus (Sony n'est pas très gadgets j'imagine, c'est plus facile de vendre un ordi ou un téléphone, alors ça et le flingue sont les seuls instruments de travail de Bond).

C'est drôle, mais la scène dont je me souviens le mieux après avoir vu le film c'est la vieille dame italienne qui pleure ses bouteilles de vin cassées après le passage de James Bond.

En bonus, voici la chanson du générique, interprété par Jack White des White Stripes et Alicia Keys; pour le coup, la chanson est bien:

--Another way to die--


--

Je pense que je ne ferai pas de meilleure critique que celle d'Aurélien Ferenczi qui reste LE critique méchant et drôle par excellence. Allez donc chez lui! Et moi je reste là, à attendre le prochain James Bond dont je sais que j'irai le voir de toute façon. Rien que pour voir les costumes de Tom Ford, mon quantum de consolation à moi.