(Cine) Cinema muet: de l'inedit et du gratuit, qui dit mieux? | Une Russe à Paris
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dimanche 24 août 2008

(Cine) Cinema muet: de l'inedit et du gratuit, qui dit mieux?

Je suis une grand fan du cinéma du début du siècle (c'est un blog personnel et je commence souvent mes phrases par "je", vous avez peut-être déjà remarqué). "Une grande fan" ne veut pas dire que je suis une folle furieuse de Max Linder (ceci dit, je dois avoir en ma possession tous les Charlie Chaplin sur le même DVD - invention des pirates russes - que je n'ai jamais regardé... Je ne sais pas pourquoi, mais parfois le fait d'acheter un livre ou un DVD me donne l'impression de l'avoir déjà lu) Je ne collectionne pas, mais de temps en temps j'aime bien regarder un film muet délicieusement désuet. C'est devenu encore plus facile avec le site Europa Film Treasures qui a mis en commun les fonds d'une quinzaine de cinémathèques européennes (dont celle de Moscou). Les films, dont la plupart sont inédits, sont accessibles gratuitement en streaming (et en bonne qualité).

Vous pouvez faire la recherche par genre (certains cliqueront sur "érotique", et auront raison - l'érotisme du début du siècle est absolument hilarant), ou bien par pays. Je me suis bien évidemment empressée de voir quels films le GosFilmFond de Moscou avait mis en ligne.

J'ai donc pu voir un petit documentaire sur l'usine de conserves de poisson d'Astrakhan (1908, pittoresque), et, au même moment que je rédige ce post, je regarde "Le malheur de Sarah" (1912), un drame adapté de la littérature yiddish, très populaire à l'époque (j'avais déjà mentionné ici le théâtre yiddish lorsque je parlais de La Corde et la pierre des frères Vaïner). Parmi les acteurs, Ivan Mosjoukhine, un russe blanc qui a fui la Russie en 1919 pour la France. Quant à Arkatov, le réalisateur du film, il fut nommé à la tête du MosKino par le comité bolchevique où il devait réaliser des films de propagande à l'adresse du public juif. En 1919, il part pout les Etats-Unis où il fera des films corporate.

Il y a aussi des documents rarissimes, comme la vidéo montrant Nicolas II en visite au Danemark (1901), ou bien un Max Linder coloré au pochoir (Les surprises de l'amour). Le site rassemble suffisamment d'informations sur chaque film pour le rendre intéressant et compréhensible aujourd'hui. Il est même tellement bien qu'il est aujourd'hui victime de son succès - avec tous ces gens qui se connectent sur le site aux heures du bureau (malins que vous êtes!), le visionnage est loin d'être fluide... En revanche, là, un dimanche à minuit, il n'y a aucun problème! Avis aux insomniques cinéphiles.