
Auguste Belloc Femme nue devant un miroir © Musée d'Orsay, dist. RMN / © Patrice Schmidt

Jean-Baptiste Sabatier-Blot
Fillette assise tenant un cerceau © Musée d'Orsay, dist. RMN / © Patrice Schmidt
Fillette assise tenant un cerceau © Musée d'Orsay, dist. RMN / © Patrice Schmidt
L'image révélée. L'exposition pour laquelle le Musée d'Orsay avait décidé de ressortir ses meilleurs daguerrotypes, c'est celle-ci. Comme vous le savez peut-être, les années 1830-1860 ont connu de nombreuses inventions photographiques dans plusieurs pays, dont certaines ont traversé des frontières (comme le daguerréotype), tandis que d'autres sont restées cantonnées à une seule région. Tel fut le sort du calotype (du grec "belle image") de William Fox Talbot, qui fit l'erreur de déposer un brevet sur ce prodigieux procédé, protection qui limita la diffusion du calotype en dehors de la Grande Bretagne.
Les oeuvres présentées ne manquent pas d'intérêt pour autant car grâce à cet "isolement" involontaire elles exhalent un extrait pur, la quintessence de l'Angleterre de l'époque. Les paysages (les anglais sont fascinés par la nature, les vieux arbres, les ruines, les granges à foin et autres meules, les bateaux et les rochers austères) et les personnages romanesques sont enveloppés par une sorte de brume couleur sépia assez particulière, au grain fin et désuet qui nous transporte à l'époque de Charlotte et Emily Brontë. Il est vrai que, à la vue d'un dixième tronc d'arbre aux allures d'Hurlevent, on en a un peu marre. C'est là que commence la partie de l'exposition consacrée à une autre invention anglaise - Le Grand Tour (vous savez, ce grand voyage européen que les jeunes aristocrates effectuaient après avoir terminé leurs études et avant d'entamer une brillante carrière) et le voyage exotique en tout genre. Des dômes du Kremlin à ceux du Taj Mahal, le regard glisse avec un détachement étonnant, tant le calotype introduit de la distance là où le daguerréotype faisait irruption dans l'intimité et la proximité.
Pour terminer, un petit tour à l'expo Lovis Corinth (vraiment pas terrible à mon humble avis), et voilà, vous avez terminé votre saison 2007-2008 du Musée d'Orsay, rendez-vous l'année prochaine! Ne ratez pas les spectacles de la série Chat Noir à l'auditorium la semaine prochaine :-)

Enfin, une bonne nouvelle de la part du Musée d'Orsay: à partir de septembre, la carte MuséO (carte jeune) sera vendue aux moins de 30 ans! On est donc jeune plus longtemps (encore quatre ans, aaah) - profitez-en! Ca ne coûte que 18 euros (et 15€ si vous avez la carte fidélité de la Fnac).
En pratique:
Image révélée/Daguerréotype français
Musée d'Orsay
Jusqu'au 7 septembre 2008