Les puces de Saint-Ouen ou le déjeuner des antiquaires | Une Russe à Paris
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dimanche 16 septembre 2007

Les puces de Saint-Ouen ou le déjeuner des antiquaires

A Paris depuis 7 ans (7 ans après-demain, déjà!), je n'ai jamais mis pied aux puces de Saint-Ouen, la honte! Vous me direz, il y a pire. Certes! Mais tout de même, je me flattais jusqu'ici d'avoir visité tous les musées de Paris, sauf le musée de Lénine (4, rue Marie Rose, sur rendez-vous uniquement - pour ceux que ça intéresse). Bon, c'est une grosse flatterie, mais ce n'est pas très loin de la vérité! Surtout quand on se compare aux Parisiens n'étant jamais monté sur la tour Eiffel (un grand classique).

Oui, alors, vu la honte qui couvrait ma réputation de "museum geek", je suis allée aux puces de Saint-Ouen. Deux fois. La première fois, en repérage. J'avais alors adoré cet endroit pittoresque, d'un autre temps, très "Alice aux pays des merveilles". Je m'attendais à voir le chapelier fou (était pas là). J'avais aussi assisté à une scène si émouvante pour mes yeux de russe, que je n'ai pas pu résister: j'y suis retournée.

DR: Pavel Savitsky


La deuxième fois, j'amenais ma mère, un copain et son appareil photo. La scène en question, c'est celle-ci: si vous allez aux puces de Saint-Ouen vers 11h, faites le marché Vernaison (le plus connu et le plus pittoresque) d'abord, et attaquez le marché Biron (très "dorures, moulures et cheminées" ensuite, vers 12h30, vous allez assister au déjeuner des antiquaires. Non non, ce n'est pas une attraction pour touristes.


Dirigez-vous vers l'allée 2 (couverte). Là, enfin, vous atteindrez votre but. Des tables dressées, du vin, du fromage, du steak-frites, et des antiquaires. Attablés à plusieurs (ou mangeant tout seul sur son stand), ils s'adonnent avec joie au repas du midi. Entourés de leurs chiens (habitude médiévale encore, où les seigneurs s'essuyaient les mains en les passant sur les chiens qui couraient autour de la table), de leurs copains-antiquaires et de superbes meubles, ils se fichent royalement des touristes. C'est peut-être étrange, mais c'est une des images de la France que j'aime (de même que les SDF déjeunant sous les quais de la Seine, du fromage en une main, une bouteille de vin rouge dans l'autre - vision de rêve pour qui connaît les SDF de Saint-Pétersbourg).